La Dynastie de Karya
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La Dynastie de Karya

Forum de roleplay basé sur un monde fantastique original
 
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 Les Chroniques de l'Entremonde

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Guêldryn
Druide de la Furie
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Guêldryn


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MessageSujet: Les Chroniques de l'Entremonde   Les Chroniques de l'Entremonde Icon_minitimeMer 27 Aoû - 15:17

Prologue

J’ouvre les yeux et dans un premier temps je ne vois rien. L’endroit où je suis s’étend infiniment devant moi et est entièrement baigné dans une étrange lumière bleue. Je regarde sous moi et je me rends compte que je flotte dans le vide, qu’il n’y a aucun sol sous mes pieds, aussi loin que je puisse voir.

Je reste ainsi un temps, flottant dans cet endroit étrange et apaisant. Soudain, une violente lumière blanche illumine ce lieu de néant avant de disparaitre aussitôt. Là où il n’y avait auparavant que du vide, j’aperçois trois personnes qui observent intensément un objet situé entre elles et que je ne parviens pas à distinguer de là où je suis. Je m’approche d’elles, je ne sais pas trop comment, et je les appelle. M’ignorant complètement, elles continuent de fixer ce mystérieux objet. Je m’approche encore et je m’aperçois qu’il s’agit de trois vieillards, aux longues barbes blanches, flottant eux aussi dans ce monde sans substance. Quant à l’objet qu’ils observent si intensément, il s’agit en réalité d’un nuage de fumée tournoyant sur lui-même. Et au centre de ce nuage, par je ne sais quel miracle, j’aperçois des images, me montrant une femme magnifique, mais dégageant, même au travers de cette simple image, une incroyable aura de malfaisance et de méchanceté.

Je m’approche encore de ces vieillards qui ne semblent pouvoir ni m’entendre ni me voir. Bien qu’étant tous les trois apparemment très âgés, il existe des différences entre eux.

Celui qui parait le plus âgé est aussi le plus noble. Il porte un bandeau d’or sur son front. Il dégage de lui une faible lumière. Le second porte au visage et sur les mains des cicatrices, témoins des nombreux combats qu’il a menés durant sa vie, et traces du héros qu’il était à son époque. Quant au dernier, il est visiblement beaucoup plus fort que les deux autres, mais aussi beaucoup moins calme, et moins sur de lui.

Celui qui porte le bandeau d’or lève alors la main et dit : « J’ouvre cette séance ! ». Je ne sais pas qui ils sont, mais il semble qu’ils sont réunis ici afin de mener une sorte de conseil.

Celui qui porte le bandeau reprend alors la parole :

-Je suppose que vous savez tous les deux pourquoi nous nous sommes réunis aujourd’hui.
-Oui, répond alors le guerrier, nous sommes ici pour discuter du sort de Tselani. Nous ne pouvons plus La laisser faire ainsi : nous devons l’arrêter.
-Bien sûr, dit alors le troisième, mais le problème c’est que personne parmi nos hommes ne peut l’arrêter et que nous ne pouvons pas intervenir nous-même. As-tu une idée, Gabriel, demande-t-il en regardant le porteur du bandeau.
-Oui Joal, répond Gabriel- puisque tel est son nom-, j’ai une solution, mais elle risque de ne pas te plaire. Il existe une autre personne capable de La battre, une personne qui nous avons nous-même exilée
-Non ! Il a perdu ses pouvoirs et Il ne peut revenir de la où il est.
-Sauf si nous réveillons le Passeur.
-Cela fait des siècles… C’est risqué : s’il apprenait ses capacités…
-Il nous faut prendre ce risque ; c’est ça, où la destruction complète d’un monde.
-Si c’est la seule solution, soit.

Le troisième de ces vieillards, celui qui n’avait prononcé qu’une phrase, tend ses mains vers les deux autres. Ceux-ci les saisissent, et se mettent à prononcer des paroles incompréhensibles. L’image dans la fumée change alors pour montrer un jeune homme endormi ; je me reconnais ! C’est moi-même que j’observe en train de dormir. Une lumière multicolore jaillit du cercle formé par les mains des vieillards et vient frapper mon visage, celui de la fumée.

C’est à cet instant que je me réveillai, chamboulé par ce rêve incompréhensible et d’une réalité incroyable. C’est par lui que toute cette histoire a commencé, cette histoire qui va bouleverser ma vie.

Et la votre….


Dernière édition par Ohiro le Jeu 4 Sep - 14:17, édité 2 fois
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Guêldryn
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MessageSujet: Re: Les Chroniques de l'Entremonde   Les Chroniques de l'Entremonde Icon_minitimeMer 10 Sep - 9:23

Chapitre 1 : Acrobates



« Et maintenant, les fabuleux Pass et Telsan ! »

Roulement de tambour, lumière qui se coupent ; Durant un instant, la salle est plongée dans l’obscurité. Cela ne dure pas. Rapidement, deux spots viennent éclairer deux personnes, perchées sur un espèce de balcon accroché à une perche à une dizaine de mètre de hauteur . Tout deux tiennent dans la main un trapèze et font signes au public. Celui de gauche, c’est moi. Je m’appèle Pascal Norton, et Pass est mon nom de scène. J’ai vingt-huit ans, et je suis trapéziste. Acrobate quoi !

Face à moi, dans le même maillot moulant bleu et rouge, mon coéquipier de scène, Michael Rabbit, alias Telsan. Mais, bon, il préfère qu’on l’appèle pas son nom de scène ce que je peux comprendre aisément. Il salue la foule, un sourire énorme scotché au visage, sous ses grand s yeux verts à moitié caché sous sa foisonnante chevelure noire. Bref, le beau gosse de base… Je l’adore.

Nous sommes actuellement à une compétition régionale des arts du cirques dans une petite ville du Maine dont le nom m’échappe. De toute façon, ce n’est pas vraiment important, alors je ne vais pas vraiment tergiverser là-dessus. Permettez que je reprenne le cours des évènements.

Après notre salut, nous remettons un peu de talc sur nos main et nous nous élançons, chacun de notre côté, droit vers l’autre. Cela fait maintenant cinq ans que nous faisons ce numéro, il tourne maintenant comme une mécanique bien huilée. Au sommet de la courbe de mon trapèze, je lâche la barre en bois, et me retrouve dans les airs. Je tourne sur moi-même avant de me rattraper sur un troisième balancier, placé au milieu de la scène. De son côté Telsan prenait de l’élan, prêt pour la figure suivante. Je commençais moi aussi à me balancer, et, lorsque nous fumes coordonnés, nous lâchâmes nos deux trapèzes au même moment, nos croisant dans les airs et chacun attrapa le balancier de l’autre au même moment.

Applaudissement dans la salle. Nous continuâmes ainsi, voltigeant dans les airs d’un côté à l’autre, semblable à deux oiseaux colorés. Peu à peu, nos figures devenaient de plus en plus audacieuses, notre rythme plus élevé, nos gestes plus dangereux. De notre côté, Telsan et moi étions parfaitement concentré sur ce que nous faisions, et rien ne pouvait nous faire sortir de notre petite bulle. Nous faisions ce pour quoi nous étions le plus doué, et nous le faisions à la perfection.

Peu a peu, le public se « réchauffa » et applaudit de plus en plus bruyamment. Nous avions capté son attention, nous étions devenu, pour un instant, la seule chose importante dans leur vie. Tous se demandaient ce qui allait suivre, tous s’attendaient à quelque chose de plus fantastique à chaque nouvelle figure. Nous avions conquis nos spectateurs, et nous augmentions à chaque voltige notre emprise sur lui. Comment décrire l’incroyable exaltation qui nous viens alors ? Comment vous dire le sentiment que nous ressentions ? Citer une série d’adjectifs ne montreraient pas encore tout le bonheur que l’on ressent alors. Je crois que la seule façon de le ressentir est de le vivre. J’ai vu depuis bien des choses merveilleuses ou étranges, mais rien ne peut se comparer à ce sentiment unique. Nous étions, durant un bref instant, le centre de l’univers de plusieurs personnes.

C’est là qu’il se passa quelque chose. Nous entamions la dernière figure de notre programme, qui n’était pas très spectaculaire ne elle même mais qui refermais notre spectacle de façon assez sympathique. Je me pendis, tête en bas, n’étant plus retenu que par la force de mes genoux. Telsan, de son côté allait s’élancer, se lâcher alors que je le rattraperai. Dans le même mouvement, je le relancerai de suite vers le trapèze suivant. Les lumières se couperaient alors, et fin du numéro. Du moins, c’est ainsi que tout devait se passer. Telsan se lança comme prévu, mais, au moment de le rattraper, je vis une chose impossible : durant un très court moment, à son visage, se superposa celui de la femme que j’avais aperçu dans mon rêve, celle que les vieillards observaient dans leur nuage de fumée. Je commençais alors à reculer les bras, ne voulant pas saisir cette personne. Puis ce visage disparut, et Telsan redevint Telsan . Je retendis mes bras et saisis ses mains de justesse. Il s’en était fallu de peu pour qu’il n’aille s’écraser dix mètres plus bas.

La fin du numéro se passa comme prévu. Nous redescendîmes saluer le public, ainsi que le veux la coutume, et Telsan ne dit rien. Il n’avait donc pas remarqué mon geste furtif ? je l’espérais. Je voyais assez comment expliquer ce qui pourrait passer pour une tentative de meurtre. En effet, une chute de cette hauteur aurait très bien put le tuer. A ce moment, j’ignorait totalement ce qui m’arrivait, et je crois que, si cette situation avait duré plus longtemps, j’aurais sans doute fini fou. Si vous faisiez des rêves pareil et que ces rêves envahissaient votre quotidien, comment est-ce que vous réagiriez vous ? Enfin, revenons à notre récit.

Après nos salutations, Telsan et moi retournâmes dans notre mobil-home. Et oui, pas de roulotte, ni d’appartement, mais un bon vieil mobil-home dernier cri… quand on l’avait acheté, c'est-à-dire cinq ans auparavant. A peine à l’intérieur, je me jetai littéralement sur mon lit. Ce genre de spectacles étaient particulièrement éprouvant et, avec la meilleure volonté du monde, et malgré les longs entraînements, on était complètement crevés en en sortant. Enfin, quand je dis on, je parle des être humains normalement constitués. Telsan lui, même s’il n’était vraiment en pleine forme physique, ne semblait pas plus fatigué que si il avait couru un 100 mètres. On l’aurait cru bon pour un second tour. Pas moi.

Peut-être, pour que vous compreniez un peu mieux la situation, faudrait-il que je vous raconte comment nous nous étions rencontrés et comment nous avions décider de vivre une vie pareille ? Oui, ça pourrait être utile. Bah et bien… ce n’est pas particulièrement glorieux, ni même joyeux en fait…

Je suis né à New-York et, jusqu’à il y a cinq années, je ne l’avais pour ainsi dire jamais quittée. Mes parents… et bien, mes parents étaient obsédés par leur travail, me laissant la grosse majorité de la journée seul avec une quelconque baby-sitter . Avocats tous les deux, il espéraient bien me voir suivre leur digne lignée… ce qui aurait été le cas, s’ils n’avaient pas commit une erreur, une erreur de taille. Ils laissèrent l’une de mes charmantes gardiennes m’emmener au cirque. A l’époque, je ne devais pas avoir plus de sept ou huit ans, et c’était la première fois que j’allais voir un tel spectacle. Imaginez donc l’état dans lequel je me trouvais. Excité, enthousiaste et en même temps un peu effrayé… j’ignorais totalement ce que j’allais bien pouvoir voir là bas.. Lorsque le spectacle commença enfin, je n’étais plus tenable. Excité comme une puce, je sautais sur mon siège, je piochais-généreusement- dans notre saut de pop corn et je cherchais du regard la moindre piste sur ce qui allait se passer. Je m’attendais à quelque chose de fantastique. Je ne fus pas déçu.

Dès que cela commença, je fus sous l’emprise des artistes qui défilèrent devant moi. Jongleurs, dompteurs, clown et magiciens m’émerveillèrent. De mon enfance, je crois que ce jour fut le plus heureux. Mais rien, non rien ne m’avait préparé au fantastique spectacle des acrobates. A ce moment, il me semblait voir des personnes capables de voler, littéralement, de barre en barre, de corde en corde, de trapèze en trapèze. Je crois que j’aurais pu rester ainsi des heures à les regarder voltiger. Je n’en revenais pas, je n’aurais alors jamais cru possible que des hommes puissent être si agiles. Sortant de là, c’était ce qui avait marqué le plus mon esprit de jeune enfant. J’avais dès lors décidé de ne plus suivre la voie toute tracée que m’offraient mes parents. Acrobate, voilà ce que je voulais devenir.

Lorsque je l’annonçais à mes parents, ils le prirent pour une petite passade, une envie d’enfant qui finirait par disparaître avec le temps. Ils décidèrent donc de ne pas y prêter attention. Plusieurs années passèrent ainsi, je m’entraînais comme je pouvais durant mes temps libres. A quatorze ans, je rejoignis un petit groupe qui s’entrainais dans une arrière salle miteuse. Nous faisions cela le soir, et j’inventais une histoire pour mes parents, ainsi persuadés que je participais à un club d’échec. Grand bien leur en fasse.Cela dura encore plusieurs années avant que je ne leur avoue la vérité. En fait, je ne le fis qu’à l’âge de vingt-trois ans. Rendez-vous compte du temps qu’il m’a donc fallu pour parler à mes parents.

Leur réaction… ne fus pas celle attendue, mais, somme toute, n’était pas vraiment une surprise. Ils me chassèrent de la demeure familiale, disant qu’ils ne souhaitaient plus me revoir tant que je n’aurais pas repris mes esprits. Je me rendis alors compte qu’ils ne m’avaient jamais compris, et que, quoi que je fasse, ils ne me comprendraient jamais. Je fis donc ce qu’ils me demandaient, même si ce ne fut pas une décision des plus simples. Ce fut même l’une des plus dures de ma vie. Décider ainsi de quitter ses parents ce n’est pas forcément agréable. Mais le faire parce qu’on est chassé, c’est absolument horrible… Bien, qu’en y réfléchissant, cela me simplifia la vie sur de nombreux points. Mais sur le moment, je ne vis que la séparation d’avec tout ce que je connaissais alors. Je fis donc la seule chose logique dans une telle situation : j’allais me saouler dans un bar miteux de Brooklyn.

C’est là que Telsan entre en scène. Lorsqu’il entra lui aussi dans le bar, j’étais déjà bien éméché… voire même complètement saoul. Faut dire que cela faisait déjà plusieurs heures que je m’enfilais assez régulièrement des Tequila et autres alcools du même genre. Aussi, lorsqu’il vint s’asseoir à côté de moi, je n’y prêtais pas la moindre attention. A ce moment, j’était bien plus occuper à fixer le fond de mon verre qu’à essayer de comprendre ce qui se passait autour de moi.. Je ne consentit à lui adresser un regard embuer par l’alcool que lorsqu’il me parla, d’une voix calme et posée, comme s’il parlait du temps qu’il faisait :

« Des problèmes à noyer ? Je ne suis pas sur que ce soit de cette façon qu’ils vont s’arranger… »

Simple, bref mais efficace. Je me tournai donc vers lui, et observait un instant son visage de beau gosse, au nez fin et yeux verts devant lesquels, de temps en temps, passait un fine mèche de cheveux noirs. Il était aussi un peu plus grand que moi, et, vu la taille de ses épaules et de ses avant-bras, plus fort aussi. Mais, le problème principal lorsqu’on est sous l’emprise de l’alcool, c’est qu’on est plus capable d’apporter à de tels détails l’importance qu’ils méritent vraiment., en plus d’être d’une impolitesse monstrueuse, et d’avoir une tête hideuse. Bref, ma réponse fut celle que l’on pouvait attendre :

« Et en quoi ça te r’garde ? T’es pas mon père que je sache. Remarque, lui non plus, ça ne le regarde plus maintenant ! »

Sur quoi j’éclatais d’un gros rire d’ivrogne ; sourd et gras ( le rire, pas moi …). Mon interlocuteur ne se laissa guère démonter par cette remarque assez peu compréhensible- et malodorante, vu mon haleine- et se contenta de m‘observer quelques instants. Que diable pouvait-il se dire ? Je ne le sais toujours pas, et je n’ai jamais pensé à lui demander. Et maintenant, ce n’est plus vraiment possible…Enfin, bref, après cette observation il reprit la parole, cette fois pour me demander pourquoi j’étais là. Après plusieurs réponses plus ou moins du même acabit que la première, ainsi que plusieurs autres verres, je commençais tout doucement à lui raconter l’histoire de ma vie jusque là. Je ne me souviens pas vraiment de la fin de la soirée, perdue à jamais dans les brumes de l’alcool. Par, contre, je me souviens assez bien de mon réveil, et de la gueule de bois qui alla avec.

Je me réveillais avec l’impression qu’une centaines de marteaux tapaient à l’intérieur de mon crâne, et, pour ne rien arranger, je me cognai la tête au plafond en me réveillant. Bonjour, et bonne journée… Je me le vais et fit quelques pas avant de me rendre compte qu’il y avait un problème de taille : où étais-je ? J’avais toujours vécu chez mes parents, et je les imaginais mal descendre dans un bar miteux à ma recherche. Qui plus est, la chambre dans laquelle j’étais ne ressemblais pas du tout à la mienne. Elle était… spartiate. C’est le seul mot qu’on peut utiliser dans un tel cas : on aurait dit que la personne habitant là n’était pas arrivé depuis bien longtemps, et qu’elle n’avait de toute façon pas l’intention de rester.
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Guêldryn
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MessageSujet: Re: Les Chroniques de l'Entremonde   Les Chroniques de l'Entremonde Icon_minitimeSam 11 Oct - 5:28

C’était pas forcément rassurant. Dans ma tête de jeune New-Yorkais gavé aux thrillers, il n’y avait que les psychopathes qui vivaient de cette façon. Aussi n’étais-je pas très à l’aise. La monstrueuse gueule de bois que je me payais n’arrangeais pas beaucoup la situation.

Courageusement, je mis ma main sur la poignée de la porte, et ouvrit cette dernière. Je tombais sur un couloir tout aussi anonyme que la chambre dans laquelle je venais de me réveiller. La seule chose qui prouvait qu’il y avait quelque chose de vivant, à part moi , dans cette maison, c’était un faible bruit qui me venait d’un peu plus loin dans le couloir. On aurait dit quelque chose en train de frire. Je déglutit - bruit absolument immonde- et me dirigeai en direction de ce bruit de friture. Je n’étais bien sur pas très rassuré- pour être franc, j’étais à deux doigts de pisser dans mon froc- mais je voulais savoir à quoi j’avais affaire, et le plus tôt possible. Je pourrai toujours hurler à loisir à ce moment là. J’avançais donc le long du couloir, qui, en plus de celle d’où je venais de sortir, comportait deux pièces. J’essayai d’ouvrir leurs portes, mais elles étaient fermées à clé. Aussi n’avais-je guère le choix : j’avançais vers la dernière porte, celle d’où provenait ce bruit incessant. J’hésitai un instant avant de d’ouvrir la porte, mais je me décidai finalement. Je tombais sur un spectacle pour le moins… inattendu.

Face à moi se trouvait un homme me tournant le dos. Jusque là, rien d’étrange me direz vous. Le problème, c’est qu’il portait un tablier blanc et qu’il faisait manifestement cuire quelque chose… à savoir des œufs et du bacon, vu l’odeur. Ce n’était pas vraiment ce à quoi je m’attendais. En regardant autour de moi, je m’aperçu que j’étais dans une cuisine ultra-moderne, et de taille assez impressionnante. J’appris, un peu plus tard, que j’étais en fait dans une de ces maison à un seul étage, construite dans une petite banlieue pour gens aisés. Mais revenons à notre cuisinier. Je m’apprêtais à lui parler lorsqu’il se retourna, et m’offrit l’un des plus grands sourires que j’ai jamais vu. C’était assez étrange comme situation. Sa tête me disait vaguement quelque chose, mais cela n’allait pas plus loin.

-Salut Pass ! Je sais pas exactement combien d’œuf tu prends au matin, alors je t’en ai fait quatre. En plus, vu la cuite que tu t’es pris hier, tu dois avoir l’estomac dans les talons.
-Heu…Merci – je dus me retenir pour ne pas hurler à ce moment !- Mais, vous êtes qui au juste ?
-Ho… J’aurais quand même cru que tu te souviendrais de cette partie là de la soirée…Tu as encore plus bu que je ne le croyais ! Je m’appelle Michael Rabbit, mais fait comme tout le monde et appelle moi Telsan. Je t’es ramassé du bar où tu essayais de te finir à la tequila hier, et on a un peu papoté en chemin.
-Ha… hé bien heu… merci alors, mais là, il va falloir que je rentre chez moi.
-N’essayes pas de m’avoir, tu m’as dit hier que tes parents ‘avaient envoyés au diable. Mais t’as pas faux, faut qu’on se dépêche, les premières visites vont bientôt commencer, et il faut pas qu’on soit là à ce moment là.
-Les visites ?
-Bah, oui. Les visites pour la baraque. Les gens qui veulent l’acheter quoi.
-Tu vends ta baraque ?
-Niop, c’est pas ma maison
-Mais, si c’est pas ta maison, comment ça se fait que… Ho !

Et oui, en face de moi, j’avais un vil squatteur, allant habiter dans des maisons sans propriétaire. Bon, je me voyais mal m’en plaindre, vu que ça m’avait évité le caniveau, mais bon, c’est pas agréable pour autant. Durant que j’avalais, en vitesse, mon petit déjeuner, il me raconta ma soirée d’hier, et il me fallut un petit moment pour me rendre compte que j’avais, instinctivement fait confiance à ce type que je connaissais seulement depuis une douzaine d’heures, et dont la plupart d’entre-elles se perdaient dans les brumes de l’alcool. C’était, assez perturbant.

La suite se passa presque naturellement, un peu comme si nous étions sensés faire ce que nous avons fait. Nous sortîmes de cette maison la plus vite possible, et nous nous rendîmes dans un petit parc non loin. Là, Telsan me raconta que lui aussi était un acrobate, comme moi, à cette différence près que lui n’avait vraiment pas d’argent. Au fil de la discussion, le projet de travailler ensemble commença à prendre forme. Au bout de quelques semaines, nous achetâmes, avec ce qu’il me restait d’argent, le mobile dans lequel nous allions parcourir le pays, à la recherche de salles acceptant que nous nous présentions. Cela dura donc cinq années, au bout desquelles un solides amitié nous reliait maintenant, Telsan et moi.


Revenons maintenant au présent, vous voulez bien ? Je n’aime pas particulièrement raconter ma triste vie d’avant. J’étais donc couché sur mon lit, à moitié endormi et attendant les résultat du concours que nous venions de passer. Cependant, Telsan n’avait pas l’intention de me laisser me reposer, du moins pas tout de suite.

« Tu as failli ne pas me rattraper aujourd’hui. Qu’est-ce qu’il t’as prit ? A quelques secondes près, je m’explosais au sol ! »

Aïe… J’avais espéré, un peu lâchement, qu’il ne mettrait pas le sujet sur le tapis , ou, mieux encore, qu’il n’avait rien remarqué. Comme quoi, on peut toujours rêver… Que vouliez que je réponde, Que sa tête s’était soudainement fait remplacer par celle d’une bonne femme que je n’avais vu qu’en rêve ? J’aurais finis à l’asile avant de comprendre pourquoi. Je préférai ne raconter qu’une partie de la réalité…

-Je crois que j’ai besoin d’un peu de vacances, Telsan.
-Sans blague ! T’as bien failli me tuer tantôt.
-Désolé, j’ai… j’ai eu un instant d’inattention.
-D’inattention ? Bordel, dans notre métier, c’est mortel ce genre de truc !Ca t’étais jamais arrivé avant… T’as p’têtre pas tord en fin de compte. Un peu de vacance ne nous feraient pas de mal… mais je crois que je vais garder le volant, si tu veux bien.

Sur le moment, je fus bien plus rassuré que je ne l’aurais cru possible. Telsan ne m’en voulait pas, et, mieux encore, il acceptait l’excuse que je lui donnait. Je l’aurais bien embrassé –virilement, bien sur-. Ce fut ainsi que tout commença, et que fut enclenchée la mécanique nous emmenant à la situation actuelle : un simple rêve et une hallucination passagère
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MessageSujet: Re: Les Chroniques de l'Entremonde   Les Chroniques de l'Entremonde Icon_minitime

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